Le 28 du mois de mai, comme les vingt-huit jours d’un cycle menstruel, et les cinq jours menstruels, est la Journée Mondiale de l'Hygiène Menstruelle : une occasion pour parler d’un thème tabou au Congo.
Le mois de mai, est le cinquième mois de l’année, cela concorde avec le nombre de jours moyen de la durée des règles. Voilà l’idée à l’origine de cette première campagne lancée en mai 2014.
Mais malgré des efforts constatés auprès des organismes internationaux, l’hygiène menstruelle demeure un tabou dans plusieurs sociétés.
Personnellement, j’ai grandi dans une maison dominée par les femmes, mais je n’avais jamais entendu parler des menstruations. C’est seulement quand je préparais mon BEPC -époque où j’avais 15 ans- que j’ai commencé à prendre connaissance de ces choses, dans le programme de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT). Notre professeur des SVT ne voulait pas en dire davantage. J’avais l’impression qu’il était gêné et qu’il se sentait commettre un péché lorsqu’il en disait plus. Car parler des menstrues c’est utiliser les mots que certaines personnes trouvent impudiques.
Au lycée quand j’avais encore 16 ans, j’avais une amie qui souffrait souvent des maux de ventre. Elle s’absentait de l’école tous les trois, voire pendant quatre jours du mois. Une fois pendant le contrôle de math, elle s’est écroulée de douleur en classe, cette dernière a fait comprendre à tous que c’étaient les vers qui la dérangeaient. Mais lorsque je lui ai apporté des calmants, elle ne voulait en prendre. C’est seulement quand je l’ai accompagnée chez elle avec l’autorisation de l’enseignant, que sa petite sœur m’a informé que mon amie souffrait des douleurs menstruelles. Un concept que j’ignorais jusqu’à ce stade.
De nombreuses questions sont passées en revue chaque année. Les gens accordent plus d’importance aux thèmes tels que le paludisme, le VIH/SIDA, le cancer, la césarienne etc … thèmes bien sûr importants. Cependant, il y a aussi d’autres thèmes importants qui méritent de la visibilité et d’être discutés, comme l’hygiène menstruelle. Cependant la question des menstrues est mise en sourdine dans nos sociétés, même les concernées ne veulent pas nous parler de la réalité de ces choses.
Le bruit sur la question des règles reste moins entendu dans nos sociétés. A l’école, à la maison, même dans la rue, les gens s’abstiennent de dire ces choses. Alors que nos sœurs doivent savoir se prendre en charge pendant ces périodes. Et les hommes doivent également comprendre ces choses afin d’éviter toute stigmatisation auprès de ces dernières. Enfin on ne doit pas seulement attendre le 28 mai pour en parler, car les règles, c’est chaque mois chez la femme.