Les personnes sourdes ou malentendantes sont des gens vivant avec un handicap auditif et verbal (surdité). Leur vulnérabilité se caractérise par leur incapacité à écouter et à parler le langage naturel lorsqu’on se communique. D’où la communication par signes ou gestes est très indispensable pour leur insertion dans la société, car dans ce type de communication ils peuvent faire un peu tout ce qu’un individu normal peut exercer. Mais malgré cela les personnes sourdes ne jouissent pas complètement de leurs droits.
Ces enfants n’ont pas la même chance que les autres. Car s’il y a des lycées et universités publics ou privés un peu partout dans le pays pour les jeunes normaux, ce n’est pas le cas pour des enfants vivant avec handicap de surdité. D’après nos recherches, il n’y a aucune école supérieure qui forme les jeunes sourds au Congo.
Par conséquent, ces jeunes ont juste la possibilité de suivre les études du cycle primaire et collège technique (BET en menuiserie pour les garçons et pour les jeunes filles BET en cuisine, couture ou pâtisserie). La Convention des Droits de l’Enfant (CIDE) de 1989 est le premier traité international mentionnant les handicaps dans l’article 2, il consacre le principe de non-discrimination envers les enfants handicapés. Cependant cette convention n’est pas totalement respectée car au Congo il y a une limitation au niveau scolaire pour les enfants sourds.
Le manque d’enseignants pouvant interpréter le langage des signes : un facteur qui bloque
En voulant mettre la lumière à cette préoccupation, nous nous sommes rendus à l'Institut des Jeunes sourds de Brazzaville où nous avons été reçus par la responsable du secrétariat. Dans les propos qu'elle nous a délivrés, la secrétaire affirme que << autour des années 2015, si j’ai une bonne mémoire, il y a eu une génération de jeunes sourds qui avaient satisfait au BET que l’État congolais avait envoyés au lycée technique afin de poursuivre le cursus, mais malheureusement le manque d'interprètes a obligé l'Etat de stopper l'accès au cycle lycée à ces jeunes. >>
Le secteur privé de moins en moins engagé dans l’affaire
Dès lors aucun individu ni institution privée n’ose s’engager à ouvrir un lycée ou une université qui forme les jeunes sourds ou malentendants. Pendant qu’il existe un grand nombre de lycées et d’universités privés, il est à noter que des écoles primaires ou collèges privés formant ces personnes sont inexistants. Il est peut-être bien pour un gouvernement, une ONG ou un organisme de voter les lois et d’établir des codes, mais il est également irresponsable de ne pas les appliquer à la lettre. Si tous les enfants ont le même droit, alors qu’en est-il de ceux qui vivent avec le handicap de surdité ?
D’ailleurs, il est très rare de voir un media au Congo inviter un interprète lors du journal télévisé pour eux, pire encore leur scolarité est très brève. Les enfants sourds sont nos frères et sœurs qui aspirent certainement à une vision ; alors comment être visionnaire dans le monde actuel où tout se complexifie dans l’intelligence scolaire ? Nous espérons que certains organismes exerçant au Congo saisiront ce problème dans un futur proche.